En novembre dernier, l’organisme de crédit le Crédit Foncier a publié une étude très intéressante faisant un état des lieux sur « Les français et la copropriété ».
Plusieurs informations-clés y figurent, nous imposant à travers cet article de reprendre certaines données et de les commenter.
L’analyse complète est disponible à partir du lien suivant : https://creditfoncier.com/etude-copropriete-2/
I. La copropriété en chiffres
Les logements en copropriété représentent 9,7 millions, ce qui correspond à 28 % du parc total français qui en compte 34,8 millions.
94 % des logements en copropriété sont des appartements.
Sur le 9,7 millions de logements :
- 4,6 millions sont occupés par des copropriétaires (47 %).
- 2,9 millions sont occupés par des locataires (30 %).
- 1,3 millions sont occupés au titre de résidence secondaire (13 %).
- Pour le reste, 900 000 sont des logements vacants (10 %).
Selon l’ARC, cette disparité des occupants est l’une des difficultés rencontrées dans les copropriétés avec des intérêts qui peuvent être divergents notamment entre les copropriétaires occupants, qui ont tendance à vouloir réaliser des travaux pour entretenir les parties communes et les équipements collectifs, et les bailleurs qui achètent un lot surtout pour investir, voulant minimiser les coûts supplémentaires.
C’est pour cela que la gestion de la copropriété ne doit pas forcément être définie par les copropriétaires mais par la loi qui donnerait un cap sur les obligations d’entretien.
II. Une mauvaise connaissance de l’état de la copropriété
L’étude reprend les chiffres de 2013 présentés par le FILOCOM (FIchier des LOgements à la COMmune) qui indique que 46 % des copropriétés ont été construites avant 1948, dont 31 % avant la Première Guerre Mondiale.
Ce qui est plutôt troublant c’est qu’uniquement 51 % des copropriétaires interrogés affirment qu’il sera nécessaire de réaliser des travaux de rénovation dans le futur et seulement 19 % à court terme, d’ici un à trois ans.
Les 49 % restants ne prévoient ni n’envisagent de travaux dans les années à venir.
Ce pourcentage est révélateur du manque de connaissance des copropriétaires sur l’état réel de leur bâti et de leurs équipements collectifs qui nécessitent pour une grande majorité des copropriétés des travaux d’entretien et de rénovation imminents.
III. Des charges de copropriété qui prennent de plus en plus de place dans les revenus
En moyenne, les copropriétaires consacrent 12 % de leurs revenus aux charges de copropriété.
Les charges les plus élevées sont celles liées au poste de chauffage qui représente 32,9 %, suivi de celui du personnel (18,9 %) et de l’entretien (16 %).
Les frais de syndic arrivent donc en quatrième position, représentant 10 % des charges.
Paris reste la ville où les charges sont les plus élevées avec un coût de 40 euros le m² par an alors que Bordeaux et Nantes restent les villes où les charges sont les moins importantes.
Autre point intéressant, seuls 21 % des copropriétaires interrogés affirment avoir sollicité un crédit pour financer des travaux.
74 % affirment quant à eux avoir payé comptant et 2 % avec des aides de l'Etat.
Ce point doit être mis en exergue car il démontre la psychologie du copropriétaire français qui préfère payer comptant les travaux plutôt que de passer par un crédit.
Cela semble néanmoins difficilement compatible avec les enjeux de rénovation des copropriétés sachant que la grande majorité des immeubles privés n’a pas constitué de réserve de travaux suffisante, impliquant que les copropriétaires seront contraints de souscrire à un crédit pour pouvoir faire face aux travaux notamment énergétique.