Les répartiteurs de frais de chauffage : trois conseils pour éviter les mauvaises surprises

31/01/2013 Dossier

Les répartiteurs de frais de chauffage : trois conseils pour éviter les mauvaises surprises
 
Nous revenons encore une fois sur le sujet des répartiteurs de frais de chauffage. Pourquoi ? Tout simplement parce que les sociétés de pose et de location de répartiteurs aidées pour cela par de nombreux syndics, vont présenter de façon très insistante des devis à la prochaine assemblée générale et tenter de le faire en faisant pression sur les copropriétaires.
 
I. L’obligation : comment savoir ?
 
Si vous avez un chauffage collectif, vous êtes peut-être concernés par l’obligation de pose de répartiteurs de frais de chauffage ET de robinets thermostatiques, mais peut-être PAS.
 
Cette obligation ne concerne votre copropriété QUE si les consommations de votre immeuble sont supérieures à un certain seuil (190 kWh par mètre carré habitable si vous n’avez pas de robinets thermostatiques ou 150 kWh dans le cas où vous avez de tels robinets).
 
Premier conseil : calculez vous-même svos consommations et ne laissez pas votre syndic vous imposer un bureau d’études pour cela.
 
Pour savoir comment faire, c’est facile, il suffit de lire notre guide gratuit :
 
Nous vous indiquons la méthode à suivre qui est très simple.
 
II. La pression des syndics : pourquoi ?
 
Votre syndic va très certainement vous proposer (avec beaucoup d’insistance) des devis, ceci pour trois séries de raisons :
  1. d’abord il va pouvoir facturer des honoraires sur la pose des répartiteurs ainsi que sur l’achat et la pose de robinets thermostatiques ;
  2. ensuite il va facturer des honoraires pour traitement des données de répartition. Ces frais peuvent être très élevés : un gros syndic parisien, le cabinet DEGUELDRE, facture 10 € par répartiteur et par an ! Sachant qu’il peut y avoir 6 répartiteurs dans un logement de 4 pièces... ;
  3. enfin en faisant poser des répartiteurs, le syndic donne l’illusion d’être un bon « agent » des économies d’énergie, donc de faire son travail de « conseil » auprès des copropriétaires.
 
Voilà pourquoi, avec l’aide des sociétés de comptage comme ISTA, les syndics sont très motivés pour faire voter la pose de répartiteurs et de robinets thermostatiques (la FNAIM et l’UNIS ont même signé un accord de partenariat avec ISTA que nous avons dénoncé auprès de la DGCCRF comme anticoncurrentiel).
 
Ils n’hésitent d’ailleurs pas à reprendre les « fables » de ces sociétés qui annoncent des économies de l’ordre de 20 % alors qu’elles sont en moyenne de l’ordre de 7 %.
 
Si votre syndic vous adresse des devis de pose de répartiteurs, de robinets thermostatiques et un contrat de location des répartiteurs ; il faut réagir ainsi :
 
  1. demandez-lui auprès de quelles sociétés il a fait un appel d’offres et exigez les réponses complètes et chiffrées ;
  2. demandez-lui combien il compte prendre d’honoraires sur les « travaux » de pose des répartiteurs et robinets thermostatiques ;
  3. demandez-lui combien il compte prendre d’honoraires pour le traitement des données, une fois répartiteurs installés ;
  4. enfin, venez nous voir - si vous êtes adhérents collectifs - pour que nous puissions vous donner des conseils pratiques et financiers.
 
 
Deuxième conseil : n’acceptez surtout pas que soit mis de façon précipitée à l’ordre du jour de la prochaine assemblée générale la question : « mise en place de répartiteurs et robinets thermostatiques selon contrat(s) joint(s) de la (ou de(s) société(s) X ou Y » et faites le tour des problèmes : quel contrat ? quels coûts de location ? quels coûts de pose ? quels honoraires pour le syndic ?
 
Prenez le temps de faire le tour des problèmes (après avoir lu au moins deux fois notre guide gratuit : « Les répartiteurs de frais de chauffage : oui ou non ? ») et de consulter l’ARC.
 
 
III. Répartiteurs : oui ou non ?
 
Non seulement les répartiteurs peuvent être une solution peu intéressante (on gagne 70 € et on en paye 90 € ...) voire très injuste (en fonction de la situation du logement) mais ils peuvent même s’avérer être une très mauvaise solution si les copropriétaires décident de se contenter d’en rester là et prennent prétexte de la pose des répartiteurs pour ne pas envisager de vrais travaux (sur le bâti, sur l’installation).
 
Nous pensons quant à nous qu’il faut :
  1. agir pour obtenir des économies durables et importantes ;
  2. pour cela, maîtriser les consommations par l’isolation, la régulation, la bonne gestion collective du chauffage.
Les répartiteurs peuvent alors s’envisager, mais une fois que ces travaux auront été réalisés.
 
Troisième conseil : avant d’étudier les devis de pose de répartiteurs, faites votre B.E.S. (Bilan Energétique Simplifié) puis faites votre B.I.C. (Bilan Initial de Copropriété) puis lancez-vous dans un « Audit global partagé ». Cela vous prendra un peu plus de temps, mais vous y verrez plus clair et - au lieu d’être victime de la fringale des prestataires et syndics - vous pourrez ainsi savoir QUE faire, COMMENT le faire, AVEC qui et pour quel résultat.
 
Vous trouverez les B.E.S . et le B.I.C. sur le site de l’ARC :