Le journal des Diagnostiqueurs ouvre ses colonnes à l’ARC
DIMAG, le mensuel des diagnostiqueurs immobiliers, a consacré un dossier aux diagnostics sur parties communes et donne la parole à l’ARC pour signaler les « abus » dont sont victimes les copropriétés.
Nous saluons cet exemple de journalisme « ouvert » qui n’hésite pas à donner la parole aux représentants des clients, même quand cette parole fâche.
Voici quelques extraits du dossier qui donne la parole à Bruno DHONT, le Directeur de l’ARC.
I. Attention au D.U.E.R.
« Quels sont les diagnostics obligatoires pour les parties communes, et dans quel cadre sont-ils exigibles (vente, location, mise en copropriété...) ?
(...)
Sont obligatoires «tout court» (c'est-à-dire en dehors de toute vente, mise en location ou mise en copropriété) : le DTA (Diagnostic Technique Amiante) et le Crep (Constat de Risque d’Exposition au Plomb) . C'est tout.
On peut éventuellement leur adjoindre le DUER (Document unique d'évaluation des risques), obligatoire dans toutes les copropriétés depuis le 8 novembre 2002, mais le DUER peut être réalisé sans diagnostiqueur, comme le souligne Bruno Dhont, directeur de l'ARC : «Le DUER recense les risques que court un salarié au travail, et les mesures à prendre pour limiter ou supprimer ces risques. Il est naturellement l'occasion, pour certains syndics, bureaux de contrôle et diagnostiqueurs, de gagner beaucoup d'argent.
Cependant, neuf fois sur dix, en copropriété, il peut très bien être établi par le gestionnaire ou conseiller syndical, après une visite des lieux et un entretien éventuel avec les salariés concernés ».
[Note de l’ARC : A noter d’ailleurs que l’arrêté du 19 mars 2010 précise que le syndic DOIT réaliser et mettre à jour le D.U.E.R. dans le cadre de ses honoraires pour gestion courante. Dès lors s’il décide de confier cette tâche à un tiers, il devra prendre en charge la ou les factures correspondantes].
« Attention aux pressions et contre-vérités
En dehors des diagnostics réglementaires, quels peuvent être les besoins des donneurs d'ordre(comme par exemple les syndicats de copropriétaires) ? Électricité ? Incendie ? Accessibilité ? Assainissement ? Légionelles ? Le mieux est de leur faire des propositions au cas par cas, adaptées à l'état de l'immeuble. Cela paraît évident, ça ne l'est pas. Les donneurs d'ordre croulent sous les propositions «toutes faites», ce qui fait bondir l'Association des Responsables de Copropriété (ARC). «L'ARC regroupe 3 000 syndics bénévoles et 11 000 conseils syndicaux, soit un million de lots en France, indique Bruno Dhont, son directeur.
Je rappelle que le conseil syndical est un intermédiaire entre les copropriétaires et le syndic. L'ARC joue un rôle de conseil auprès de ses adhérents, notamment en leur recommandant tel ou tel diagnostiqueur, expert ou bureaux de contrôle « loyaux ». Au quotidien, nous sommes confrontés à des professionnels qui poussent à la consommation, nous "bombardant" de courriers alarmants...
Combien de fois essaie-t-on de nous faire croire, par exemple, que le diagnostic termites est obligatoire dans les parties communes ?
Mieux, certains syndics signent pour des contrats de repérage annuel des termites, pour lesquels un agent passe sans prévenir, ne visite pas les caves puisqu’elles sont fermées, et envoie sa facture. Sans parler des " contrats annuels de suivi de dégradation des peintures au plomb. Notre second problème, c'est que parfois les syndicats de copropriétaires ont vraiment besoin d'un bon repérage de termites. Dans ce cas, à l'ARC, nous leur conseillons un spécialiste parasitaire que nous avons sélectionné... » .
Quant au DPE collectif, Bruno Dhont, de l'Arc, annonce tout de suite la couleur : « Nous ne ferons jamais confiance à un DPE pour connaitre la réalité thermique d'un immeuble. Nous allons demander directement des audits énergétiques, même pour les moins de 50 lots. Nous avons besoin d'une information utile, pas d'un "papier "de plus à poser en haut d'une pile».
Conclusion : mettez-vous à la place de vos donneurs d'ordres : pour un propriétaire, un administrateur de biens, un bailleur social ou un syndic, quoi de plus agaçant que de se voir survendre telle ou telle mission, présentée comme obligatoire alors qu'il n'en est rien ?
Un argumentaire adapté aux besoins de la copropriété et à la réalité de l'état du bâtiment aura plus de chances d'être entendu ».
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Voilà. Merci encore une fois à DIMAG pour avoir recueilli les mises en garde et conseils de notre directeur.