Chauffage collectif :
n’attendez pas trop pour le couper
Chaque année de nombreux copropriétaires se posent les questions de la date de démarrage et de la date d’arrêt du chauffage. Certains copropriétaires souhaitent l’arrêter tôt, dans le but de faire des économies d’énergie. D’autres - qui préfèreraient le laisser tourner même l’été « au cas où » - répondent que les chaudières se coupent toutes seules quand il n’y a plus besoin de chauffer, et qu’il n’y a donc pas de risques de surconsommation. Essayons de faire le point de façon objective sur ce conflit récurrent en copropriété.
I. Démarrer le chauffage tôt ou l’arrêter tardivement a-t-il un impact sur les consommations ?
Un de nos adhérents s’est trouvé confronté à ce problème : après plusieurs années d’un fonctionnement plutôt « sobre », les copropriétaires ont décidé en assemblée générale de démarrer la période de chauffe un peu plus tôt, et de l’arrêter un peu plus tard.
Après deux saisons de chauffage « rallongées », cet adhérent est venu nous voir pour avoir notre avis. Nous lui avons alors conseillé de faire un bilan énergétique simplifié (BES) qui permet de comparer les consommations d’une année sur l’autre : www.arc-copro.com/7u7b.
En faisant son BES, la copropriété a constaté une augmentation des consommations de l’ordre de 11 à 12% (à rigueur climatique constante) sur ces deux années où la copropriété a été chauffée 6 semaines de plus qu’à l’habitude soit une hausse d’environ 4 500 € pour chacune de ces années pour cette copropriété d’une cinquantaine de lots (près de 100 € par logement chaque année…).
Aucun autre paramètre pouvant jouer de façon significative sur la consommation (exemple : entretien de la chaufferie) n’a été modifié entre 2010 et 2015.
Ces chiffres constituent un exemple et peuvent varier suivant les différents cas rencontrés, cependant c’est l’ordre d’idée qu’il est important de retenir : pendant les périodes intermédiaires, chaque jour sans chauffage, c’est autant d’économies sur les charges de chauffage.
II. Qui décide de couper ou d’allumer le chauffage ?
En règle générale, il n’existe pas de contrainte impérative imposant une date de démarrage ou d’arrêt du chauffage. Tout au plus peut-il arriver que certains contrats prévoient des périodes pendant lesquelles le chauffage peut fonctionner ; ces dates restent négociables entre la copropriété et le chauffagiste.
Au final, définir des dates d’arrêt ou de démarrage du chauffage relève donc toujours d’une décision interne à la copropriété, le plus souvent à l’initiative du conseil syndical ou du syndic .
III. Comment décider en pratique de la date d’arrêt ou de démarrage du chauffage ?
Il faut bien entendu rester dans une approche constructive et partagée avec les copropriétaires et prendre en compte le confort de chacun. Certains de nos adhérents appliquent une méthode démocratique qu’il nous semble intéressant de partager : quand l’automne arrive, le conseil syndical met une affiche dans le hall pour inviter chaque copropriétaire à se manifester quand il souhaite que le chauffage soit remis en route. Dès que le seuil de 50% est dépassé, la demande de mise en route est faite au chauffagiste. Ces copropriétaires procèdent de la même manière pour arrêter le chauffage.
Si vous souhaitez mettre en œuvre cette méthode, nous vous invitons à utiliser le présent article pour communiquer sur l’impact d’un démarrage précoce ou d’un arrêt tardif sur les charges de la copropriété, et ainsi inciter les copropriétaires à la sobriété.
Rappelons que la copropriété peut proposer un minimum de chauffage, sur une période restreinte pour maîtriser les charges collectives, mais que les copropriétaires qui ont besoin ponctuellement de plus de confort, peuvent s’équiper de petits systèmes d’appoint.
Pour connaître l’énergie consommée économisée, il est primordial de mettre en place un suivi des consommations, à l’aide de notre outil, le Bilan Énergétique Simplifié (BES) : www.arc-copro.com/7u7b.
Comme pour notre adhérent, cet outil vous aidera à réaliser d’importantes économies de chauffage. Le pôle « chauffage-eau-rénovation » peut ensuite accompagner ses adhérents dans l’analyse de leur BES et dans l’étude des solutions à mettre en œuvre éventuellement pour mieux maîtriser leurs charges.
Pour plus de renseignements sur la gestion du chauffage, nous vous invitons à consulter notre rubrique dédiée à ce thème en suivant ce lien.