ABUS 3702 Honoraires des syndics pris a leur propre jeu
Pendant longtemps, la stratégie commerciale des syndics professionnels consistait à proposer des honoraires de base moins élevés que leur coût réel, cela afin d’attirer de nouvelle copropriété. C’est ainsi que l’on a pu constater des prix d’appel à 99 € du lot au lieu d’une moyenne à 120 – 130 € ou encore des slogans fracassants « pour les 40 ans du groupe, moins 40 % sur les honoraires de base ».
Il se rattraper sur les prestations particulières. Exemple : Des visites supplémentaires facturées ou bien encore des frais de recouvrement imputés sur le compte du copropriétaire, mais qui étaient prélevés sur la trésorerie du syndicat des copropriétaires.
C’est ainsi qu’au final, le syndicat des copropriétaires se retrouvait à payer au syndic une fois et demie de plus que les honoraires de base.
La loi ALUR est venue remettre de l’ordre en imposant d’une part un compte séparé sans possibilité « de chantage financier » et surtout trois décrets qui doivent définir les contours du contrat de base ainsi que la liste limitative des prestations particulières et le plafonnement des prestations privatives.
Les syndics se retrouvent acculés par un décret qui remet en question leur stratégie commerciale. C’est pour cela qu’ils vont avancer plusieurs arguties pour augmenter par tranche successive leurs honoraires de base. Nous avons eu dernièrement la première tentative des chambres syndicales qui ont affirmé qu’elles étaient tenues d’augmenter leurs honoraires de base suite aux nouvelles obligations issues de la loi ALUR. Or, actuellement, les nouvelles obligations qui pourraient justifier d’une revalorisation des honoraires de base ne sont pas encore applicables. En effet, les nouvelles « contraintes » issues de la loi ALUR qui sont notamment les extranets ou le fonds travaux sont prévus respectivement pour 2015 et 2017. Quant au compte séparé obligatoire à partir du moment où le syndic fait appel à sa banque, il n’y a aucune surcharge de travail justifiant d’une augmentation d’honoraires.
C’est pour cela que si l’ARC est consciente qu’il est important de revaloriser les honoraires du syndic, cela ne peut se faire que si les syndics améliorent la gestion des copropriétés et accepte la transparence de son administration, gage d’économie de charges.
Conclusion : En l’état actuel, aucune augmentation des honoraires de syndic suite à l’entrée en vigueur de la loi ALUR n’est justifiée.
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