ARC Abus 1523: 24 09 08/
Travaux d’ascenseur et contrats d’ascenseur :
un exemple de ce qu’il faut faire
Nous montrons souvent les dégâts engendrés par une mauvaise méthode en matière de travaux d’ascenseur. Nous allons aujourd’hui montrer les effets très positifs engendrés par l’usage d’une bonne méthode.
Nous allons pour cela partir d’une ÉTUDE faite par un des bureaux d’études avec qui nous travaillons et montrer son efficacité.
- Détermination des travaux strictement nécessaires et appel d’offre correspondant
Des adhérents collectifs de l’ARC veulent savoir précisément ce qu’ils DOIVENT entreprendre comme travaux de mise en conformité de leur ascenseur et ce que cela va leur coûter.
Ils souhaitent aussi qu’on les aide à négocier un bon contrat d’ascenseur.
Nous leur indiquons un bureau d’études correct et loyal qui va, dans un premier temps :
- déterminer les travaux strictement nécessaires ;
- faire un appel d’offre réel (et non pas un « simulacre » d’appel d’offre);
- adresser aux ascensoristes un projet de contrat d’entretien excluant les clauses défavorables en demandant à chaque ascensoriste de fournir son prix annuel.
La grande difficulté sera ici de disposer d’un bureau d’études qui va effectivement :
- ne déterminer QUE les travaux nécessaires ;
- obtenir de vraies réponses de plusieurs ascensoristes ;
- proposer un contrat exempt de clauses abusives.
Dans le cas présent, le bureau d’études avec qui nous travaillons a repris une partie de notre contrat-type…
- Analyse critique des réponses à l’appel d’offre et demandes de corrections pour quatre appareils
Un « mauvais » bureau d’études va se contenter de recevoir les réponses et les classer par ordre de prix.
Le bon bureau d’études va, lui, étudier les réponses, repérer les anomalies (il y en a toujours) et demander aux ascensoristes les corrections nécessaires.
Voici, à titre d’exemple, quelques remarques faites par notre bureau d’études :
● « Le bordereau de la société OTIS présente, pour les ascenseurs B1 et B2, une erreur dans le total HT. En effet, avec des coûts différents sur certains postes (exemple : remplacement de l’armoire de manœuvre, révision portes palières) le montant est identique pour les deux installations. De plus OTIS chiffre le remplacement de la machine d’entraînement sur l’ascenseur B1 alors que celle-ci a été remplacée en 2004. OTIS doit donc apporter les modifications qu’il se doit.
● KONÉ ne chiffre pas le poste « révision des portes palières » et le notifie en maintenance. Nous précisons qu’il est impératif que ce poste soit chiffré au vu des travaux à réaliser.
● Nous constatons un delta conséquent entre l’offre DRIEUX et celles de OTIS et KONÉ. Cet écart important est en partie justifié par le chiffrage de DRIEUX concernant le poste « remplacement de l’armoire de manœuvre » puisque celui-ci inclut le remplacement de la machine d’entraînement. D’autre part, nous demandons à DRIEUX COMBALUZIER de nous confirmer ou modifier le coût relativement élevé du poste « mise en conformité accès du local par escalier ». Après concertation, le montant est ramené à 518 € HT (le remplacement de la porte de machinerie n’étant pas nécessaire).
● THYSSEN ne chiffre pas le poste « mise en conformité accès du local par escalier » comme demandé mais chiffre les postes « instructions et signalisations, mise en conformité ventilation local, mise en conformité attaches pour la manutention, remplacement de la machine d’entraînement, révision machine d’entraînement (B1) et balustrade de sécurité » non prévus au marché.
À notre demande, ces quatre sociétés ont donc revu et corrigé leur offre ».
- Redressement des chiffres
À la suite de ce premier travail les chiffres ont été modifiés à la baisse de façon sensible.
On passe de :
Entreprises |
2008 + |
Option |
2018 |
Entretien |
OTIS |
135 762,68 € |
|
|
7 912,50 € |
KONÉ |
128 573,91 € |
|
|
6 470,02 € |
DRIEUX |
177 981,67 € |
|
|
8 369,32 € |
THYSSEN |
154 207,97 € |
|
|
7 266,84 € |
À :
Entreprises |
2008 + |
Option |
|
2018 |
Entretien |
OTIS |
89 543,13 € |
24 265,00 € |
113 808,13 € |
|
7 701,50 € |
KONÉ |
97 866,02 € |
28 140,02 € |
126 006,04 € |
3 497,33 € |
6 470,02 € |
DRIEUX |
114 134,12 € |
32 086,77 € |
146 220,89 € |
|
8 369,32 € |
THYSSEN |
107 733,44 € |
34 113,43 € |
141 846,87 € |
|
7 266,84 € |
Pour OTIS, on passe ainsi de 135 762,68 € à 113 808,13 €, soit environ 22 000 € d’économie !
- Conclusions provisoires
Une fois réaliser ce premier travail, le bureau d’études peut donc faire une conclusion provisoire pour le compte de la copropriété.
La voici :
« CONCLUSION
Les produits proposés par l’ensemble des compétiteurs ne sont pas conformes au cahier des charges. Pour exemple, la quasi-totalité du matériel utilisé est le produit « fabricant » de chaque entreprise.
Attention donc aux éventuels risques de verrouillage technologique. Sans remettre en cause la qualité et la fiabilité du matériel utilisé par ces sociétés, il ne peut être entretenu et dépanné qu’avec quelques difficultés par les autres sociétés d’ascenseurs travaillant principalement sur des produits du commerce. Cette observation doit être prise en compte dans le cadre d’un futur changement de prestataire.
Nous serions tentés par l’offre OTIS sous réserve d’une part que les modalités de paiement soient modifiées et d’autre part, que notre contrat d’entretien soit validé et revu à la baisse.
Ces deux points peuvent faire l’objet d’une négociation. Néanmoins, aujourd’hui OTIS refuse de nous transmettre notre contrat arguant une conformité du leur au regard de la loi SAE. Dans ses conditions, et sans changement de leur part, nous vous conseillons de ne pas retenir cette société.
Il nous semble possible de négocier une remise commerciale avec ces sociétés ».
On le voit, un bon bureau d’études permet :
- de négocier les prix ;
- d’éviter les pièges ;
- d’orienter les choix.
Et vous, votre bureau d’études ?