Une des qualités les plus importantes pour qu’une association ne soit pas décrédibilisée est la garantie de son indépendance vis-à-vis des pouvoirs publics comme des sociétés commerciales et des grands groupes.
La situation se complique lorsqu’une association de défense des copropriétaires intègre au sein de son conseil d’administration le directeur général délégué d’un cabinet de syndic a fortiori lorsqu’il est connu pour ses nombreux abus, notamment tarifaires.
Impossible, me direz-vous ?
Alors, lisons la suite qui est – pour le coup – bien malheureuse.
La cooptation de Monsieur Philippe Loiselet
Voici l’extrait d’un email adressé par un de nos adhérents :
« Président de trois conseils syndicaux, je suis toujours avec beaucoup d'intérêt votre rubrique sur les pratiques de certains cabinets de syndic.
Je viens d'apprendre, par la convocation de l'AG annuelle de la chambre nationale des copropriétaires (copie jointe) dont je suis adhérent, qu'il est demandé à cette AG de "confirmer la cooptation de M. Philippe LOISELET" au conseil d'administration, comme l'autorisent les statuts de la chambre. Il s'agit du directeur général d'un Cabinet fréquemment épinglé dans vos colonnes (31 en 5 ans dont 2 abus déjà en 2017, 4 en 2016, 6 en 2015, 6 en 2014, 7 en 2013 et 6 en 2012) et dont j'ai eu à connaître personnellement des abus et insuffisances successivement dans 3 copropriétés différentes au cours des 30 dernières années »
Et oui, l’ordre du jour de cette association de copropriétaires prévoit au sein de son conseil d‘administration la cooptation M. Philippe LOISELET, délégué général du cabinet Loiselet & Daigremont.
Autant demander à M. Philippe MORRIS ou Marlboro d’entrer dans l’association pour reconnaitre les effets nocifs de la cigarette sur les poumons.
Qu’en penser ?
Rien de bon, si ce n’est un mélange des genres que les adhérents risquent de sanctionner tôt ou tard.
Ceci étant, si cette association veut réellement défendre les intérêts des copropriétaires, il suffit alors de prévoir à l’ordre du jour de son prochain conseil d’administration le point suivant :
Négociation avec M.Philippe Loiselet des frais suivants mentionnés à son contrat de mandat :
- Réduction du tarif de la mise en demeure de 38 € à 10 € ;
- Réduction du tarif de l’établissement de l’état daté de 449 € à 150 € ;
- Réduction du tarif de la délivrance d’une copie du carnet d’entretien de 60 € à 5 € ;
- Réduction du tarif de l’immatriculation initiale des copropriétés de 9,90 € par lot, avec un minimum de facturation de 500 € (soit, pour une copropriété de 700 lots un coût de 6930 euros à 150 euros).
Bref, les points ne manqueront pas, que ce soit au sujet du tarif horaire, des frais des assemblées générales supplémentaires, ou encore de la constitution du dossier auprès de l’avocat...
Nous attendons la suite avec impatience…