A la suite de notre récente étude réalisée avec l’association UFC-Que-Choisir démontrant les dérives tarifaires des syndics, que ce soit en matière d’honoraires de base ou de prestations particulières ou privatives, les chambres professionnelles ont essayé de rétorquer.
Leur moyen de défense se concentre sur deux leviers :
Justifier l’augmentation des honoraires par les nouvelles obligations légales. Ce point a déjà fait l’objet d’un article, démontrant qu’il s’agit en réalité d’arguties Voir notre article : arc-copro.com/e4pg.
Caricaturer la situation en indiquant que l’ARC voudrait que les syndics travaillent gratuitement, et sur ce postulat indiquer qu’il n’y a pas d’abus tarifaire mais tout simplement un coût normal de fonctionnement.
La réalité est bien évidemment plus complexe, avec en premier lieu une volonté évidente des grands groupes de syndics de déstabiliser le métier d’administrateur de biens.
Analysons ce point en détail pour ensuite repréciser clairement la position de l’ARC.
Un dumping organisé par les grands groupes
Pendant des années la stratégie des grands groupes de syndic professionnel a été de casser le tarif des honoraires de base pour se rattraper sur le coût des prestations particulières ou privatives, allant même jusqu’à imputer à la copropriété des factures illégales ou abusives.
C’est ainsi que de grandes enseignes comme FONCIA n’ont pas hésité à afficher des 40% de réduction d’honoraires pour les 40 ans du groupe.
Un slogan « choc » sous entendant néanmoins que les cabinets de syndic faisaient donc plus de 40% de marge, pour ainsi se permettre de faire des offres commerciales très agressives.
Encore dernièrement, nous avons épinglé un contrat Nexity qui présentait tout simplement la première année un tarif à 1 euro d’honoraires si la copropriété signait pour trois ans :
Ainsi, ce sont les grands groupes qui ont déstructuré la profession, ne permettant pas aux petits et moyens cabinets de présenter des honoraires cohérents pour assurer une gestion efficace de la copropriété.
C’est d’ailleurs pour ces motifs qu’il serait opportun que les petits et moyens cabinets de syndic s’associent pour créer une chambre professionnelle qui les représente et défende sans arrière-pensée le métier d’administrateur de biens.
La position de l’ARC
L’ARC est consciente de cette difficulté. C’est pour cela que notre association dénonce les syndics low cost ou bien ceux qui pratiquent du dumping, sachant qu’au final cela est nocif aussi bien pour la profession que pour la gestion des copropriétés.
C’est pour cela que nous ne sommes pas opposés à une revalorisation des honoraires si en contrepartie le syndic s’engage à une prestation de qualité, avec en cas de manquements, l’imputation de pénalités.
En effet, l’ARC n’est pas sur une île… et communique régulièrement avec les professionnels de l'immobilier qui ont à cœur de faire leur travail de manière efficace.
Si nous savons qu’ils ne sont pas les moins chers du marché, nous savons aussi que les syndicats de copropriétaires gérés par ces cabinets sont satisfaits de leur gestion, car ces syndics mettent les moyens pour atteindre ces objectifs qualitatifs.
Un discours que les chambres professionnelles, qui représentent surtout les grands groupes, ne souhaitent pas relayer, puisque pour eux le plus rentable reste une augmentation des honoraires sans augmentation de la qualité de service.
Conclusion : si vous entendez encore des syndics travestir la position défendue par l’ARC, vous pourrez leur expliquer pourquoi nous persistons, d’ailleurs nous assumons, et c’est écrit noir sur blanc.