Il est rare que nous le fassions, mais à la lecture de l’analyse réalisée par CENTURY21 sur les charges de copropriété, nous sommes obligés de reconnaître qu’elle est tout à fait pertinente.
Et pour cause, voici comment est abordé cet article :
« Frais de copropriété : les postes les plus voraces
Assurance, frais de gestion du syndic et chauffage constituent une trinité maléfique pour les copropriétaires, notamment dans les grandes métropoles. (...) »
Voyons donc plus particulièrement cette analyse sur les frais de syndic, pour ensuite y apporter nos observations.
Une hausse injustifiée des honoraires de syndic
Voici l’extrait stricto sensu des déclarations du groupe CENTURY 21 en matière d’augmentation des honoraires du syndic :
« Les frais de gestion : d’après l’ARC, ce poste a représenté 5,62 euros par m² en 2016 (+ 4 %). Toutefois, d’après le courtier en syndic Syneval, les frais ont progressé de 10 % à 15 % entre juin 2015 et juin 2016 dans certaines métropoles suite à la mise en place du nouveau contrat de syndic instauré par la loi Alur (cf. décret paru au JO du 28 mars 2015). L’addition atteindrait une moyenne record d’environ 200 euros TTC par lot principal à Paris, de 198 à 315 euros dans le reste de l’Ile-de-France et de 185 à 276 euros à Lyon.
Basé sur le principe du "tout sauf", le nouveau contrat de syndic était censé stopper la hausse des honoraires de syndic en facilitant la mise en concurrence de ces professionnels. En fait, il a pour conséquence de rapatrier certaines tâches dans le "forfait de base", certains syndics profitant de l’occasion pour faire exploser la facture annuelle. »
Eh oui, CENTURY 21 a le mérite de publier au grand jour ce que l’ARC affirme depuis plusieurs mois : à savoir que les syndics professionnels ont profité de l’entrée en vigueur de la loi ALUR pour augmenter de manière outrancière leurs honoraires sur la base d’argument fallacieux.
Que retenir ?
Il est vraisemblable que pour l’exercice 2018, la vague des augmentations d’honoraires n’est pas tout à fait finie.
En effet, les syndics vont ressortir leur vieux refrain : « nous devons faire face aux nouvelles obligations légales qui doivent être incluses dans le forfait de base, justifiant une augmentation de nos honoraires ».
Avant, ils réclamaient une augmentation des honoraires en vue des nouvelles obligations qui entreront en vigueur, et maintenant, ils réclament une augmentation pour ces mêmes obligations qui entrent en vigueur…
Ainsi, chaque année ils invoquent les mêmes arguties, en les actualisant. Par exemple, auparavant ils justifiaient une réévaluation de leurs honoraires pour la gestion du fonds travaux à venir et maintenant, du fait qu’il est entré en vigueur, voilà qu’ils réclament une nouvelle réévaluation de leurs honoraires pour cette tâche. Bref, le « mélimélo » tristement déjà connu des syndics professionnels.
Ceci étant, le conseil syndical doit rester inflexible et n’accepter pour le coup aucune nouvelle augmentation, sachant qu’en l’espace de dix ans, selon notre observatoire des charges, les honoraires ont augmenté de presque 50 % (47,90 %).
Ainsi, si votre syndic pleure misère en disant qu’il n’a augmenté ses honoraires que de 2% l’année précédente, proposez-lui de réaliser une étude sur les dix dernières années en intégrant l’ensemble des honoraires complémentaires ou privatifs tels que la facturation de l’immatriculation initiale des copropriétés ou bien encore les frais liés au recouvrement des charges.
Cela devrait calmer le jeu, du moins …jusqu’à l’année prochaine.